La pratique de la Voie du Bouddha,
vue à travers la proposition de Maître Dôgen
La célèbre proposition de Maître Dôgen dans le Genjô Kôan décrit l’essence-même de la pratique bouddhiste :
Étudier la Voie de Bouddha est étudier le soi. Étudier le soi est oublier le soi. Oublier le soi est être attesté par toutes choses. Être attesté par toutes choses est abandonner corps et esprit du soi et corps et esprit des autres. Il y a une trace de réalisation qui ne peut être saisie. Nous exprimons indéfiniment cette trace de réalisation insaisissable.
Cette proposition n’est pas une affirmation dogmatique, ni quelque chose qu’il faut croire sur parole. C’est un guide pour la pratique et une occasion de questionner notre rapport à la réalité telle qu’elle est, ce que l’on nomme l’ainsité.
Comme le rapporte le Soutra des Kalamas, le Bouddha a dit : « ne vous laissez pas guider par ce que vous avez entendu dire ni par les traditions. Ne vous laissez pas guider par l'autorité des textes religieux, ni par la simple logique ou les allégations, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances probables, ni par la pensée : " Ce religieux est notre maître spirituel ". »
Aussi, comme c’est le cas pour toutes les propositions des maîtres, qu’ils soient de n’importe quelle école, nous sommes invités à questionner ces mots par l’expérience. Faire l’expérience de l’étude de la Voie, de l’étude du soi, de l’oubli du soi, repose dans le zen sur la pratique de zazen que Dôgen appelle "shikantaza", seulement s’asseoir.
Au cours de cette journée, je me propose de permettre à chacun d’interroger et d’explorer cette proposition à partir de son propre corps-esprit et de sa propre pratique. Ce sera l’occasion d’alterner des moments de parole et des moments de silence, des moments d’enseignement et des moments de "seulement s’asseoir". Des explications seront données sur zazen, la pratique de la méditation assise dans la tradition du zen sôtô, ainsi que sur la pratique de kinhin, la méditation en marche. Des moments de questions-réponses seront également l’occasion d’échanger sur la façon dont nos différentes traditions éclairent cette proposition.